Les approches thérapeutiques centrées sur le passé : bienfaits et limites
Ce que le passé peut nous apprendre
Certaines thérapies, comme la psychanalyse ou la thérapie narrative, nous invitent à explorer notre passé pour mieux comprendre notre présent.
Ces approches sont précieuses pour :
- Identifier les blessures profondes qui influencent encore nos choix.
- Reconnaître des schémas répétitifs, comme le fait d’attirer les mêmes types de relations ou de revivre les mêmes échecs.
- Donner du sens à ce que nous avons vécu, et ainsi apaiser une partie des questions qui nous hantent.
Attention au piège du ressassement
Cependant, à force de nous concentrer sur notre passé, nous risquons de rester coincés dedans. Repasser sans cesse les mêmes souvenirs peut donner l’illusion d’un contrôle, mais en réalité, cela peut nous empêcher d’avancer.
Comprendre le passé est essentiel, mais cela ne doit pas devenir une excuse pour éviter le présent. Il est donc important de trouver un équilibre : revisiter le passé pour en tirer des enseignements, puis se recentrer sur l’ici et maintenant.
Faire la paix avec le passé grâce à la pleine conscience
Accueillir sans juger
La pleine conscience nous propose une manière différente d’interagir avec notre passé. Plutôt que de chercher à le modifier, à le fuir ou à l’effacer, elle nous invite à l’accueillir tel qu’il est, avec bienveillance et curiosité. Cela ne signifie pas approuver ou minimiser ce qui s’est produit, mais reconnaître simplement que ces souvenirs et ces expériences font partie de notre histoire.
Accueillir, c’est accepter d’être humain. C’est comprendre que nous sommes tous faits d’ombres et de lumières, de réussites et d’erreurs, et que cela ne diminue en rien notre valeur.
Reconnaître sans juger
Le jugement est l’une des principales raisons pour lesquelles nous restons attachés à notre passé.
Nous avons tendance à regarder en arrière avec une sévérité souvent injuste :
- “Je n’aurais jamais dû agir comme ça.”
- “Pourquoi est-ce que j’ai été aussi naïf(ve)?”
- “Si seulement j’avais été plus fort(e).”
Ces jugements, bien que courants, entretiennent un cycle de culpabilité ou de regret qui nous empêche d’avancer.
La pleine conscience nous apprend à transformer ce dialogue intérieur en un regard plus doux :
- “J’ai fait de mon mieux avec les outils que j’avais à ce moment-là.”
- “Cette erreur m’a permis d’apprendre quelque chose d’essentiel.”
- “Je ne suis pas défini(e) par cet événement.”
Accepter n’est pas se résigner
Il est important de distinguer l’acceptation de la résignation. Accepter notre passé ne signifie pas le cautionner ni renoncer à l’améliorer. Cela signifie simplement arrêter de lutter contre ce qui ne peut plus être changé.
Lutter contre notre passé revient à tirer sur une corde déjà nouée. Plus nous tirons, plus le nœud se resserre. En choisissant de l’accueillir, nous relâchons cette tension inutile, ce qui nous permet d’avoir une relation plus apaisée avec nos souvenirs.
Transformer notre relation au passé
Lorsque nous accueillons nos souvenirs avec bienveillance, ils cessent d’être des poids qui nous freinent. Ils deviennent des éléments neutres ou même des ressources, des chapitres de notre histoire personnelle qui ont contribué à faire de nous ce que nous sommes.
Un exemple concret : imaginez que votre passé est une vieille photo que vous gardez précieusement dans un album. Cette photo a peut-être des imperfections, des couleurs qui s’estompent, mais elle raconte un moment de votre vie. Vous pouvez la regarder avec affection, même si elle n’est pas parfaite.
Apprendre à accueillir avec la pleine conscience
Pour intégrer cette pratique, nous pouvons :
- Observer nos souvenirs sans les analyser. La prochaine fois qu’un souvenir difficile surgit, résistez à l’envie de le disséquer. Regardez-le simplement, comme un visiteur qui passe.
- Reconnaître l’émotion associée. Dites à voix haute ou dans votre tête : “Je ressens de la tristesse”, ou “Il y a de la colère”. Cela vous aidera à créer une distance entre l’émotion et votre identité.
- Respirez dans l’instant présent. Une fois le souvenir observé, revenez à votre respiration, à votre corps, et rappelez-vous que vous êtes ici, maintenant.
En apprenant à accueillir sans juger, nous nous donnons la permission de tourner la page, pas en oubliant, mais en acceptant que le passé n’a pas besoin de définir notre avenir. C’est un processus libérateur qui nous reconnecte avec notre propre humanité.
La tridimensionnalité en sophrologie : passé, présent et futur
La sophrologie adopte une approche singulière et holistique appelée tridimensionnalité, qui nous invite à envisager notre existence comme un équilibre entre trois temporalités : le passé, le présent, et le futur. Cette méthode nous rappelle que ces trois dimensions sont interconnectées et qu’elles coexistent en nous à chaque instant.
Nous portons tout en nous : passé, présent et futur
Dans le moment présent, nous ne sommes jamais vraiment détachés de notre passé. Il nous accompagne, non pas comme un fardeau, mais comme une bibliothèque intérieure où sont conservés nos expériences, nos apprentissages, et nos souvenirs.
Chaque pas que nous faisons dans le présent est nourri par tout ce que nous avons vécu jusqu’ici.
De la même manière, le futur n’est pas une entité lointaine et séparée. Il vit en nous à travers nos rêves, nos aspirations, et notre capacité à imaginer ce qui pourrait être. Chaque choix que nous faisons aujourd’hui est une graine que nous plantons pour l’avenir.
Ce que la sophrologie nous enseigne, c’est que nous avons déjà tout en nous :
- Le passé, pour nous rappeler nos forces et nos leçons.
- Le futur, pour alimenter notre espoir et notre créativité.
- Le présent, pour agir et savourer l’instant.
C’est un rappel puissant : nous n’avons pas besoin de nous agiter, de ressasser ou de nous projeter frénétiquement. Tout ce dont nous avons besoin pour avancer existe déjà ici, maintenant.
Revisiter le passé pour l’alléger
Travailler sur le passé en sophrologie ne signifie pas revivre ou s’enfermer dans les souvenirs.
Il s’agit de libérer les blocages émotionnels qui peuvent encore peser sur nous.
- Nous pouvons revisiter nos souvenirs avec douceur, en leur apportant un regard plus apaisé, sans jugement ni attachement.
- Grâce à des techniques de visualisation et de respiration, nous apprenons à transformer les émotions associées à ces souvenirs, à les accueillir et, parfois, à leur dire au revoir.
En faisant cela, nous libérons l’énergie retenue dans ces émotions pour mieux la mobiliser dans notre présent.
S’ancrer dans le présent pour vivre pleinement
Le présent est la seule dimension sur laquelle nous avons un véritable pouvoir. Pourtant, il est souvent difficile de l’habiter pleinement, car nos pensées vagabondent vers le passé ou s’élancent dans le futur.
La sophrologie nous invite à nous ancrer ici et maintenant, à travers des pratiques simples comme la respiration, la relaxation dynamique, ou encore la prise de conscience de nos sensations corporelles.
En nous reconnectant au présent, nous :
- Rappelons à notre esprit que nous sommes en sécurité ici, maintenant.
- Développons une pleine attention à ce que nous vivons, à ce que nous ressentons.
- Retrouvons une sérénité qui nous aide à affronter les défis avec clarté et calme.
Se projeter dans un futur constructif
Enfin, la sophrologie nous invite à nous tourner vers l’avenir avec optimisme et intention.
Cela ne signifie pas vivre dans une anticipation constante, mais plutôt construire des images positives de ce que nous voulons atteindre.
En nous projetant dans un futur souhaité, nous utilisons notre capacité d’imagination pour :
- Renforcer notre motivation à agir dans le présent.
- Créer un espace mental où le possible devient tangible.
- Nourrir une confiance intérieure qui nous pousse à avancer, sans laisser les peurs ou les regrets nous freiner.
Réconcilier ces trois dimensions
Travailler sur la tridimensionnalité, c’est apprendre à harmoniser notre relation avec le temps. Nous apprenons à tirer les enseignements du passé, sans le laisser nous définir. Nous cultivons la plénitude dans le présent, sans nous laisser distraire par les regrets ou les anticipations. Et nous nourrissons nos projets d’avenir, sans anxiété excessive ni impatience.
En réconciliant ces trois parties de nous, nous réalisons que tout est déjà là, en nous. Notre passé est une ressource, notre futur une possibilité, et notre présent un espace d’action. Nous n’avons pas besoin de courir après le temps, car le temps vit en nous.
Notre passé comme un allié, et non un fardeau
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4 Commentaires
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Merci beaucoup pour cet article complet et puissant.
En particulier, j’ai beaucoup aimé l’image de notre passé comme une vieille photo rangée dans son album des souvenirs, je la trouve très parlante et très efficace pour faire un pas de côté sur nos souvenirs douloureux.
Merci Lison pour ce beau retour.
L’acceptation à été pour moi la clé. Recevoir mes émotions sans les troquer avec un sourire forcé aussi. J’ai compris que je ne maîtrisais pas forcément ce que je ressentais mais je maîtrise ce que je fais de ce ressenti. Merci pour cet article.
Merci pour ce beau retour Medhi. Et ravie que cet article vous ait plu.