Nous avons tous des souvenirs qui s’accrochent à nous, parfois avec une intensité déconcertante. Une situation embarrassante que nous ressassons encore et encore, une erreur qui revient hanter nos pensées, ou un événement douloureux qui continue d’influencer nos choix.

Et si nous prenions un moment pour comprendre pourquoi il est si difficile de tourner la page ? Pourquoi certains souvenirs du passé s’imposent-ils à nous, alors que d’autres s’estompent presque naturellement ?

Dans cet article, je vais partager avec vous des clés pour comprendre notre relation au passé, explorer des approches thérapeutiques pour faire la paix avec lui et, surtout, des outils pratiques pour avancer sans le laisser dicter notre présent.

 

 

Pourquoi est-il si difficile de se détacher du passé ?

Le cerveau : un archiviste émotionnel

Notre cerveau est une machine fascinante et complexe. Il conserve tout ce que nous vivons, en particulier ce qui est marqué par de fortes émotions. C’est sa manière à lui de nous protéger. En revisitant mentalement certains souvenirs, il cherche à analyser, à comprendre, voire à prévenir des situations similaires. Cela explique pourquoi les souvenirs douloureux ou marquants reviennent si facilement à notre esprit.

Cependant, ce mécanisme peut devenir un piège. À force de revisiter ces souvenirs, nous finissons par leur donner plus de poids qu’ils n’en méritent. Notre cerveau, voulant bien faire, s’enferme dans une boucle où il analyse, ressasse et amplifie.

 

Les émotions non digérées

Nos souvenirs ne sont pas seulement mentaux. Ils s’inscrivent aussi profondément dans nos émotions et dans notre corps. Un souvenir n’est jamais neutre : il est associé à une sensation, une image, un ressenti.

Avez-vous déjà ressenti une boule au ventre en repensant à une dispute ? Ou une tension dans la mâchoire en vous remémorant un moment gênant ?

Cela, c’est notre mémoire émotionnelle à l’œuvre. Lorsque nous ne parvenons pas à digérer une émotion, elle reste en nous, créant l’illusion que l’événement est toujours vivant.

Faire la paix avec ces émotions, c’est déjà un premier pas pour alléger ce fardeau invisible que nous portons parfois sans nous en rendre compte.

 

Traumas : quand le passé envahit le présent

 

Pourquoi certains souvenirs restent-ils si vivants ?

Un événement traumatique laisse une empreinte particulière dans notre cerveau. Lorsqu’un tel événement survient, notre système d’alerte (l’amygdale) s’active pour nous protéger. Cette activation est normale et même essentielle dans des situations de danger immédiat. Mais dans certains cas, l’amygdale reste en état d’alerte prolongé, empêchant notre cerveau de classer l’événement comme un souvenir du passé.

Cela explique pourquoi nous pouvons revivre certains souvenirs comme si nous y étions encore. Le corps réagit : accélération du rythme cardiaque, sueurs, angoisse. Ces réactions ne sont pas “dans notre tête”, elles sont bien réelles. 

Savoir pourquoi ne suffit pas toujours

Face à un souvenir douloureux, nous avons souvent tendance à chercher des explications rationnelles. Nous analysons, nous réfléchissons, et nous cherchons des réponses : « Pourquoi cela m’est-il arrivé ? », « Qu’aurais-je pu faire différemment ? ».

Ces questions sont naturelles, mais elles ne résolvent pas tout. Savoir “pourquoi” ne nous dit pas “comment” faire avec, ou le vivre autrement. Comprendre un événement ne signifie pas forcément que nous savons comment avancer. C’est là que des approches complémentaires, qui incluent le corps et les émotions, peuvent faire toute la différence.

 

 

Les approches thérapeutiques centrées sur le passé : bienfaits et limites

Ce que le passé peut nous apprendre

Certaines thérapies, comme la psychanalyse ou la thérapie narrative, nous invitent à explorer notre passé pour mieux comprendre notre présent.

Ces approches sont précieuses pour :

  • Identifier les blessures profondes qui influencent encore nos choix.
  • Reconnaître des schémas répétitifs, comme le fait d’attirer les mêmes types de relations ou de revivre les mêmes échecs.
  • Donner du sens à ce que nous avons vécu, et ainsi apaiser une partie des questions qui nous hantent.

 

Attention au piège du ressassement

Cependant, à force de nous concentrer sur notre passé, nous risquons de rester coincés dedans. Repasser sans cesse les mêmes souvenirs peut donner l’illusion d’un contrôle, mais en réalité, cela peut nous empêcher d’avancer.

Comprendre le passé est essentiel, mais cela ne doit pas devenir une excuse pour éviter le présent. Il est donc important de trouver un équilibre : revisiter le passé pour en tirer des enseignements, puis se recentrer sur l’ici et maintenant.

 

Faire la paix avec le passé grâce à la pleine conscience

Accueillir sans juger

La pleine conscience nous propose une manière différente d’interagir avec notre passé. Plutôt que de chercher à le modifier, à le fuir ou à l’effacer, elle nous invite à l’accueillir tel qu’il est, avec bienveillance et curiosité. Cela ne signifie pas approuver ou minimiser ce qui s’est produit, mais reconnaître simplement que ces souvenirs et ces expériences font partie de notre histoire.

Accueillir, c’est accepter d’être humain. C’est comprendre que nous sommes tous faits d’ombres et de lumières, de réussites et d’erreurs, et que cela ne diminue en rien notre valeur.

Reconnaître sans juger

Le jugement est l’une des principales raisons pour lesquelles nous restons attachés à notre passé.

Nous avons tendance à regarder en arrière avec une sévérité souvent injuste :

  • “Je n’aurais jamais dû agir comme ça.”
  • “Pourquoi est-ce que j’ai été aussi naïf(ve)?”
  • “Si seulement j’avais été plus fort(e).”

Ces jugements, bien que courants, entretiennent un cycle de culpabilité ou de regret qui nous empêche d’avancer.

La pleine conscience nous apprend à transformer ce dialogue intérieur en un regard plus doux :

  • “J’ai fait de mon mieux avec les outils que j’avais à ce moment-là.”
  • “Cette erreur m’a permis d’apprendre quelque chose d’essentiel.”
  • “Je ne suis pas défini(e) par cet événement.”

Accepter n’est pas se résigner

Il est important de distinguer l’acceptation de la résignation. Accepter notre passé ne signifie pas le cautionner ni renoncer à l’améliorer. Cela signifie simplement arrêter de lutter contre ce qui ne peut plus être changé.

Lutter contre notre passé revient à tirer sur une corde déjà nouée. Plus nous tirons, plus le nœud se resserre. En choisissant de l’accueillir, nous relâchons cette tension inutile, ce qui nous permet d’avoir une relation plus apaisée avec nos souvenirs.

 

Transformer notre relation au passé

Lorsque nous accueillons nos souvenirs avec bienveillance, ils cessent d’être des poids qui nous freinent. Ils deviennent des éléments neutres ou même des ressources, des chapitres de notre histoire personnelle qui ont contribué à faire de nous ce que nous sommes.

Un exemple concret : imaginez que votre passé est une vieille photo que vous gardez précieusement dans un album. Cette photo a peut-être des imperfections, des couleurs qui s’estompent, mais elle raconte un moment de votre vie. Vous pouvez la regarder avec affection, même si elle n’est pas parfaite.

 

Apprendre à accueillir avec la pleine conscience

Pour intégrer cette pratique, nous pouvons :

  1. Observer nos souvenirs sans les analyser. La prochaine fois qu’un souvenir difficile surgit, résistez à l’envie de le disséquer. Regardez-le simplement, comme un visiteur qui passe.
  2. Reconnaître l’émotion associée. Dites à voix haute ou dans votre tête : “Je ressens de la tristesse”, ou “Il y a de la colère”. Cela vous aidera à créer une distance entre l’émotion et votre identité.
  3. Respirez dans l’instant présent. Une fois le souvenir observé, revenez à votre respiration, à votre corps, et rappelez-vous que vous êtes ici, maintenant.

En apprenant à accueillir sans juger, nous nous donnons la permission de tourner la page, pas en oubliant, mais en acceptant que le passé n’a pas besoin de définir notre avenir. C’est un processus libérateur qui nous reconnecte avec notre propre humanité.

 

La tridimensionnalité en sophrologie : passé, présent et futur

La sophrologie adopte une approche singulière et holistique appelée tridimensionnalité, qui nous invite à envisager notre existence comme un équilibre entre trois temporalités : le passé, le présent, et le futur. Cette méthode nous rappelle que ces trois dimensions sont interconnectées et qu’elles coexistent en nous à chaque instant.

 

Nous portons tout en nous : passé, présent et futur

Dans le moment présent, nous ne sommes jamais vraiment détachés de notre passé. Il nous accompagne, non pas comme un fardeau, mais comme une bibliothèque intérieure où sont conservés nos expériences, nos apprentissages, et nos souvenirs.

Chaque pas que nous faisons dans le présent est nourri par tout ce que nous avons vécu jusqu’ici.

De la même manière, le futur n’est pas une entité lointaine et séparée. Il vit en nous à travers nos rêves, nos aspirations, et notre capacité à imaginer ce qui pourrait être. Chaque choix que nous faisons aujourd’hui est une graine que nous plantons pour l’avenir.

Ce que la sophrologie nous enseigne, c’est que nous avons déjà tout en nous :

  • Le passé, pour nous rappeler nos forces et nos leçons.
  • Le futur, pour alimenter notre espoir et notre créativité.
  • Le présent, pour agir et savourer l’instant.

C’est un rappel puissant : nous n’avons pas besoin de nous agiter, de ressasser ou de nous projeter frénétiquement. Tout ce dont nous avons besoin pour avancer existe déjà ici, maintenant.

Revisiter le passé pour l’alléger

Travailler sur le passé en sophrologie ne signifie pas revivre ou s’enfermer dans les souvenirs.

Il s’agit de libérer les blocages émotionnels qui peuvent encore peser sur nous.

  • Nous pouvons revisiter nos souvenirs avec douceur, en leur apportant un regard plus apaisé, sans jugement ni attachement.
  • Grâce à des techniques de visualisation et de respiration, nous apprenons à transformer les émotions associées à ces souvenirs, à les accueillir et, parfois, à leur dire au revoir.

En faisant cela, nous libérons l’énergie retenue dans ces émotions pour mieux la mobiliser dans notre présent.

 

S’ancrer dans le présent pour vivre pleinement

Le présent est la seule dimension sur laquelle nous avons un véritable pouvoir. Pourtant, il est souvent difficile de l’habiter pleinement, car nos pensées vagabondent vers le passé ou s’élancent dans le futur.

La sophrologie nous invite à nous ancrer ici et maintenant, à travers des pratiques simples comme la respiration, la relaxation dynamique, ou encore la prise de conscience de nos sensations corporelles.

En nous reconnectant au présent, nous :

  • Rappelons à notre esprit que nous sommes en sécurité ici, maintenant.
  • Développons une pleine attention à ce que nous vivons, à ce que nous ressentons.
  • Retrouvons une sérénité qui nous aide à affronter les défis avec clarté et calme.

Se projeter dans un futur constructif

Enfin, la sophrologie nous invite à nous tourner vers l’avenir avec optimisme et intention.

Cela ne signifie pas vivre dans une anticipation constante, mais plutôt construire des images positives de ce que nous voulons atteindre.

En nous projetant dans un futur souhaité, nous utilisons notre capacité d’imagination pour :

  • Renforcer notre motivation à agir dans le présent.
  • Créer un espace mental où le possible devient tangible.
  • Nourrir une confiance intérieure qui nous pousse à avancer, sans laisser les peurs ou les regrets nous freiner.

Réconcilier ces trois dimensions

Travailler sur la tridimensionnalité, c’est apprendre à harmoniser notre relation avec le temps. Nous apprenons à tirer les enseignements du passé, sans le laisser nous définir. Nous cultivons la plénitude dans le présent, sans nous laisser distraire par les regrets ou les anticipations. Et nous nourrissons nos projets d’avenir, sans anxiété excessive ni impatience.

En réconciliant ces trois parties de nous, nous réalisons que tout est déjà là, en nous. Notre passé est une ressource, notre futur une possibilité, et notre présent un espace d’action. Nous n’avons pas besoin de courir après le temps, car le temps vit en nous.

Notre passé comme un allié, et non un fardeau

Nous ne pouvons pas réécrire notre passé, mais nous avons le pouvoir de transformer la manière dont il s’intègre à notre vie. En apprenant à accueillir nos souvenirs avec bienveillance, à les regarder sans jugement, et à les accepter comme des fragments de notre histoire, nous leur retirons leur pouvoir de nous freiner. Cela nous permet de faire de la place pour le présent, cet espace où tout est encore possible, et d’imaginer un futur qui nous ressemble.

Ce chemin est un acte de soin envers soi-même. Cela ne signifie pas oublier, mais apprendre à composer avec ce qui a été pour mieux avancer. Le passé devient alors un allié, une source de force et de leçons, plutôt qu’un poids que nous traînons.

Si ce voyage intérieur vous parle, pourquoi ne pas explorer la sophrologie ? Cette méthode douce et accessible peut vous accompagner pas à pas pour apaiser vos souvenirs, vous ancrer dans le moment présent et nourrir vos aspirations futures.

Avec l’application Be Yourself, vous pouvez découvrir des exercices guidés pour harmoniser votre passé, votre présent et votre futur.

Prenez le temps de vous reconnecter à vous-même, de libérer ce qui vous pèse et de retrouver une sérénité durable.

Je vous invite à essayer, à votre rythme, et à faire de cet équilibre une priorité. Vous méritez ce moment pour vous !

Pourquoi ne pas commencer dès aujourd'hui ?

📲 Créez un compte gratuitement sur Be Yourself dès maintenant et découvrez une nouvelle façon de prendre soin de vous. Grâce à des séances guidées de sophrologie, adaptées à vos besoins et à votre rythme, Be Yourself vous accompagne pour faire de votre bien-être une priorité – une étape à la fois.

Découvrez tous nos abonnements pour une expérience optimale.

 

Partager

4 Commentaires

  1. Lison

    Merci beaucoup pour cet article complet et puissant.
    En particulier, j’ai beaucoup aimé l’image de notre passé comme une vieille photo rangée dans son album des souvenirs, je la trouve très parlante et très efficace pour faire un pas de côté sur nos souvenirs douloureux.

    Réponse
  2. Mehdi

    L’acceptation à été pour moi la clé. Recevoir mes émotions sans les troquer avec un sourire forcé aussi. J’ai compris que je ne maîtrisais pas forcément ce que je ressentais mais je maîtrise ce que je fais de ce ressenti. Merci pour cet article.

    Réponse
    • Amélie Duprez

      Merci pour ce beau retour Medhi. Et ravie que cet article vous ait plu.

      Réponse

Soumettre un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Suivez-nous !