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Si vous êtes amateur de séries, vous avez sans doute regardé des productions abordant le thème du stress post-traumatique.

La série « en thérapie » en est un bon exemple ! Elle met intelligemment en scène des personnages consultant le fameux Dr. Dayan, à la suite de traumatismes personnels ou collectifs. Elle traite sous l’angle de la psychothérapie, les conséquences d’évènements particulièrement difficiles comme les attentats, les suites de la pandémie ou bien des drames personnels.

Le stress post-traumatique : un mécanisme brutal et insidieux

La métaphore de la maison permet d’illustrer assez clairement le mécanisme du trauma. L’évènement traumatique peut vous apparaître comme un cambrioleur faisant effraction dans votre maison où réside votre chère psyché. Face à la soudaineté et à la violence de l’intrusion, vos dispositifs de protection sont débordés et paraissent inefficaces.

Cette intrusion dans votre espace privée et intime, laisse des traces tenaces qui s’installent progressivement et durablement après le passage du cambrioleur. Après la phase d’action et/ou de sidération, vous pouvez alors avoir des reviviscences de l’évènement en question. Progressivement vous pouvez même vous sentir en insécurité chez vous. Sans aide, le sentiment de pouvoir être à nouveau menacé dans votre intégrité, peut s’installer durablement.

Comment vous faire accompagner ?

Nous vous conseillons de consulter un psychiatre ou un professionnel de santé formé à ce type de problématique. Le traitement de l’état de stress post-traumatique repose sur une prise en charge psychothérapeutique et peut être complétée par une prescription médicamenteuse.

Les références médicales indiquent que le traitement non-médicamenteux repose sur des thérapies associées comme la thérapie cognitive et comportementale (TCC),l’EMDR, l’hypnose ou la sophrologie.

Les conséquences émotionnelles du trauma laisse des traces cognitives, comportementales, affectives et corporelles. C’est pour cela que les approches psychocorporelles ont des effets bénéfiques à court et long terme.

Les propos de Michèle Declerck, Psychanalyste & Sophrologue, expriment clairement en quoi la mise en place concomitante des thérapies améliore grandement le pronostic : « ce que nous ont appris les thérapies émotionnelles, c’est que le même patient pouvait avoir besoin d’une approche médicamenteuse ou psychocorporelle qui lui permette de calmer son anxiété, d’un entraînement méthodique qui l’amène à changer sa façon d’être vis-à-vis de lui-même et de son entourage, voire d’une revisitation de son passé qui le conduise à comprendre les étrangetés de sa conduite . »

Pourquoi vous orienter vers des thérapies psychocorporelles ?

Vous l’aurez bien compris, même si la conscience du trauma relève du cognitif, les traces qu’il laisse sont éminemment corporelles et comportementales. Le stress post-traumatique peut se traduire par des tensions musculaires, une respirations coupée, une hyper-vigilance, l’incapacité à vous relâcher…

En effet, « l’évènement traumatique, induit un bouleversement des représentations corporelles à l’origine d’une dissociation entre le corps et la pensée. L’expérience traumatisante déstructure les perceptions et les représentations corporelles ainsi que les repères dans le temps et l’espace. Cette désorganisation psychocorporelle se fonde dans la douleur physique et la souffrance morale et peut sous l’effet de la violence des émotions entraîner des désadaptations dans la vie quotidienne. »

Voilà pourquoi en sophrologie, le retour à la conscience de votre corps et de vos sensations, est considéré comme un levier essentiel pour accéder à un mieux-être. Selon Pat ODGEN, « Le corps nous reconduit toujours à la maison (…) si nous pouvons tout simplement apprendre à faire confiance à la sensation et rester avec elle assez longtemps afin qu’elle puisse révéler des actions, des mouvements, des prises de conscience ou des sentiments. »

Quelles sont les spécificités de la Sophrologie dans l’accompagnement du stress post-traumatique ?

Pour revenir à la métaphore de départ, « habiter » un corps traumatisé est difficile et douloureux. Quand l’ambiance intérieure est fortement perturbée, le premier reflexe est de vouloir fuir son corps, le négliger, voir le maltraiter. Il devient alors un espace de souffrance, mal vécu et mal perçu.

La sophrologie permet de reconquérir en douceur cet espace et de le réintégrer psychiquement avec bienveillance. Plus globalement, la pratique permet de vous réconcilier avec l’ensemble de votre être.

Les relaxations dynamiques proposées en sophrologie réactualisent donc la perception du corps, du mental, des émotions et des valeurs qui vous portent dans votre existence. C’est cela qui permet de retrouver le sentiment de former un « tout ». A l’inverse, c’est le vécu dissociatif corps-esprit, provoqué par le trauma qui donne un vécu de soi assez éparpillé.

Retisser du lien avec votre corps

Grâce à des exercices simples, la sophrologie peut vous aider à reprendre contact avec vos sensations et à éprouver votre corps au présent. Sa pratique permet de réduire vos tensions, calmer vos somatisations tout en remettant le fonctionnement de votre système nerveux autonome à l’équilibre. Vous pourrez ainsi percevoir de nouveau votre corps comme un lieu d’apaisement.

Ré-apprivoiser votre fonctionnement psychique

A partir d’exercices spécifiques, la sophrologie permet de retrouver la capacité à pouvoir « gérer » votre attention et votre concentration. Ainsi vous vous sentirez moins débordé par des pensées envahissantes et anxiogènes. Progressivement, vous pourrez retrouver un sentiment de sécurité éprouvé corporellement, et lâcher-prise en réorientant votre esprit.

Vous sentir capable d’accueillir à nouveau l’ensemble de vos émotions

Les exercices de sophrologie, l’écoute, la présence et l’alliance crée avec le thérapeute soutiennent l’expression et donc l’extériorisation des émotions prisonnières. Arrêtez de lutter et privilégiez un rééquilibrage de la balance entre vos émotions désorganisantes et celles qui sont structurantes ! Vous pourrez ainsi retrouver la confiance en votre capacité à les traverser, sans vous sentir anéanti.

Retrouver un sens à votre existence

Ce dernier point se base sur un travail effectué au niveau de la temporalité. En vous resituant dans le présent, la sophrologie permet, comme le fait la méditation, de vous libérer des réactions corporelles circulaires dans laquelle le trauma vous a enfermé. Vous projeter dans une vie future, mettre en place des projets peuvent alors être imaginés.

Enfin, la dynamique existentielle de votre pratique permet de renforcer la perception de vos valeurs propres en retrouvant du sens à votre existence.

Bien choisir votre thérapeute

En complément des interventions habituellement proposées, la sophrologie peut donc être un autre levier de guérison. C’est en retrouvant une dynamique de vie éprouvée corporellement, donc suffisamment ancrée, que vous pourrez reconquérir votre autonomie.

Si vous vous décidez de vous faire accompagner par un sophrologue, nous vous conseillons de vérifier son niveau de formation. C’est un préalable indispensable pour bénéficier de soins de qualité. A titre d’exemple, les sophrologues titulaires du Certificat Européen de Psychothérapie, formés dans des établissements tels que l’ISEBA, pourront vous soutenir grâce à une pratique de la relaxation très ancrée, ainsi qu’à des connaissances approfondies en psychopathologie.


En savoir + sur l’auteur Jean-Guillaume LAVIELLE, Psychomotricien et Sophrothérapeute.

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